Jean-Christophe Méroz, président de la revue Intervalles

Les Parcs régionaux et Intervalles: l’inéluctable rencontre

La lecture du tout nouveau numéro 115 de la revue Intervalles consacré aux parcs naturels régionaux du Chasseral et du Doubs révèle que la rencontre entre ces deux institutions et la revue était inéluctable tant leurs sujets d’intérêt sont convergents. Il y a eu, évidemment, le numéro 54 « Chasseral », sorti il y a tout juste 20 ans et qui, à ce propos, faisait le point sur la vie économique, la protection de l’environnement, les sports (ski, parapente), le projet (avorté) d’un monorail de St-Imier jusqu’au sommet, et qui, surtout, évoquait le projet de constituer un parc Chasseral. Mais au-delà de ce numéro, le catalogue d’Intervalles fait ressortir la communauté des thèmes qui animent les parcs et la revue.

Les numéros 4 (1982) et 28 (1990), sous le titre « Sciences », parlaient de protection de la faune, de la flore et des eaux souterraines. Le cahier 4 contenait une contribution « La nature et l’homme: une nouvelle alliance? » dans laquelle on pouvait lire: « (…) voici que, depuis une douzaine d’années environ, une prise de conscience fondamentalement nouvelle est née, celle d’une planète, la Terre, aux limites bien précises, où la nature représente un capital appartenant à tous, qui ne doit donc plus être abandonné aux intérêts particuliers, mais qu’il faut gérer en commun ». Une phrase écrite en 1982, mais qui pourrait servir de préambule aux chartes régissant les parcs régionaux.

Le numéro 10 (1984), « Les Crêtes du Jura », déclarait que les animateurs d’intervalles ont demandé à des gens qui vivent là-haut, ou bien qui ont là des attaches directes, de (…) parler de ce pays au climat rude, à la terre souvent ingrate (…). On y parlait notamment de Maurice Tschanz, paysan et facteur à Mt-Soleil, qui effectuait en hiver sa tournée en ski de fond.

Le numéro 29 (1991 – épuisé) portait le titre éloquent de « Patrimoine rural » et s’intéressait, évidemment, à la protection des fermes.

Le numéro 45 (1996), sobrement intitulé « Cheval », décrivait les activités liées à ces nobles quadrupèdes: concours hippiques, élégants attelages, jeux festivaliers, tourisme, pédagogie, thérapie équestres. Mais il posait aussi la question des « (…) lignes du futur? », de l’avenir de l’élevage dans la région.

Le numéro 65 (2003) « Environnement – nouvelles politiques » s’ouvrait sur des questions plutôt provoquantes: « Forêts ravagées par les tempêtes, champs et villages inondés par des cours d’eau en folie. …Et si ces catastrophes étaient une chance pour l’environnement? Paysages agrestes transformés en carrière, prairies et coteaux exploités à des fins agricoles. Et si l’irruption de l’homme pouvait favoriser la biodiversité? ». On y parlait de restauration de murs de pierres sèches, de réhabilitation d’une carrière de cimenterie, de re-naturalisation des cours d’eaux, etc.

Le numéro 87 (2010) « Goût et saveurs du terroir » commençait par un article intitulé « Les AOC au service de l’authenticité et du développement durable » et présentait ensuite des acteurs de la chaîne agroalimentaire, du producteur de lait pour la Tête de Moine AOC au cuisinier distingué par le guide Gault & Millau sans oublier les pêcheurs, les vignerons, les bouchers-charcutiers ou les chocolatiers.

Cet aperçu de son catalogue montre que la revue Intervalles s’est constamment préoccupée de la vie de l’homme dans son milieu naturel parfois ingrat, de sa cohabitation à long terme avec la faune et la flore, de sa capacité à mettre en valeur les produits de cette terre. Chacun de ces sujets relève aussi de la raison d’être et de la mission des parcs naturels régionaux. Dès lors, la rencontre entre le Parc Chasseral et le Parc du Doubs d’une part, la revue Intervalles d’autre part, était vraiment inéluctable. Le numéro 115 en est le fruit auquel nous espérons que les lecteurs trouveront saveurs et qualités.

Bonne lecture!

Jean-Christophe Méroz,
président de la revue Intervalles