No 81 – Virgile Rossel
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Description
L’objet de ce numéro monographique n’est certainement pas de «fabriquer»1 «de la gloire à forfait»1 en relançant un «manège» de critiques acquis à la cause de l’une de nos grandes figures nationales. Il est, tout au contraire, et non sans «un peu de très légitime malice» , le lieu d’un rendez-vous: celui que se sont enfin donné différents spécialistes pour évaluer les diverses facettes d’un œuvre vaste et multiple, dans un souci à la fois d’exactitude scientifique et de sereine hauteur de vues. Car après – et déjà de son vivant – trop de jugements hâtifs, partiaux ou mal informés, le malheur posthume de Virgile Rossel fut d’être tiré à hue et à dia, non sans anachronisme, par des personnes fortement impliquées dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui «la question jurassienne». Et tout un pan critique de s’effacer, dès lors, derrière l’exploitation d’un alibi.
Aussi, après le déni d’aucuns pairs en littérature, et nonobstant l’admiration que certains thuriféraires vouaient à une œuvre qu’ils avaient longuement fréquentée, c’est la dimension nationale, l’engagement citoyen et certains aspects novateurs du célèbre Tramelot qui sont demeurés méconnus des Jurassiens et des Jurassiens bernois eux-mêmes, et masqués aux Suisses et aux francophones vivant en deçà des rives du Pays des TroisLacs ou au-delà de la plaine de l’Ajoie et des marches françaises.
Une seule question ici prévaut, à laquelle des réponses variées et complémentaires sont apportées: qui a été Virgile Rossel ? Un moderne du dix-neuvième siècle ? Un ancien du vingtième ? Un acteur de l’histoire ? Un auteur d’histoires ? Un graphomane ? Un encyclopédiste ? Un féministe ? Un radical ? Un sage qui, méditant sur l’existence au soir de sa propre vie, nous confiait qu’il désapprenait de vivre et apprenait à mourir ?
A ces légitimes et pressantes interrogations, ce sont des réponses très informées, et les plus objectives possibles, que la revue Intervalles souhaite offrir à ses lectrices et à ses lecteurs, en cette année où l’on commémore les cent cinquante ans de sa naissance.
Cinquante ans après le texte du juge fédéral Albert Comment , vingt ans après la biographie de Jeanne Fell-Doriot , voici donc une troisième monographie qui affiche son ambition critique et scientifique, afin que soient relancées, au sein de la francophonie, les études rosséliennes. Divisé en plusieurs parties qui tentent de circonscrire les multiples facettes de cette production littéraire, juridique, historique et critique, le présent volume s’articule autour de la passion centrale de cet étonnant polygraphe, et qui fut comme la respiration naturelle et nécessaire de toute sa vie : l’écriture.
Pluriel, le premier ensemble de sept articles s’attache, à juger mieux de la passion des lettres qui anima Virgile Rossel de manière si profonde et si constante. Deux exégètes des lettres romandes replacent cette œuvre dans son contexte national, tandis qu’un troisième chercheur précise l’apport du Jurassien sur le plan des études francophones. Ces considérations historiques plus générales sont suivies de trois lectures attentives d’œuvres romanesques particulières, que clôt une brève contribution relative à une activité souvent oubliée mais dont la portée sociale fut bien réelle : le travail de parolier.
Une pause réflexive, non moins que récréative, nous est ensuite offerte par trois auteurs qui partagent avec Rossel le fait d’avoir été magistrats en même temps que romancier ou poète, afin de questionner le lien entre ces deux activités langagières, si différentes dans leur usage de la parole, que sont celle de l’écriture littéraire et celle de l’écriture juridique. Dans le domaine du droit précisément, les recherches de trois spécialistes permettent aux profanes en la matière de comprendre la richesse de la longue carrière de Rossel aux plus hautes fonctions de la magistrature.
Par ailleurs, une telle personnalité appartient naturellement à une époque, dont il importe d’expliciter les bornes politiques et de définir le cadre historique : c’est ce à quoi se sont dévoués trois historiens, dont les contributions situent en outre avantageusement les textes précieux d’ultimes témoins. Enfin, grâce au concours d’un archiviste cantonal, d’un enseignant féru d’histoire et d’une jeune universitaire, des références précises complètent ce numéro.
Les grandes figures jurassiennes du passé sont notre ferment de fraternité et une promesse pour notre avenir. Gardons alors à l’esprit l’affection vouée à ce beau Jura dont Virgile Rossel souhaitait que les générations futures se souvinssent qu’ «il l’aimait tant !»
Avant-propos de © Patrick Amstutz
Informations complémentaires
Poids | ND |
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Dimensions | 17 × 25 × 2 cm |
Version |
Sommaire
Patrick Amstutz | Avant-propos |
Daniel Maggetti | La question de la littérature nationale |
Roger Francillon | Godet et Rossel: deux conceptions de l’histoire littéraire |
François Provenzano | Un pionnier des études littéraires francophones |
Sonya Florey | Au-delà d’une perception manichéenne des rapports de classes: Jours difficiles |
Claudine Houriet | Lecture de deux romans: Anne Sentéri et Le Roman d’un neutre |
Jean Prétôt | Le Roi des paysans: un roman historique «populaire»? |
Roland Stähli | Le parolier |
Philippe Schweizer | De Virgile Rossel à Virgin Russell |
François Berger | «Celui qui» |
Pierre-Alain Tâche | Le grand écart |
Joseph Voyame | Le juriste |
Arthur Aeschlimann, Franz Kessler Coendet | Le juge fédéral |
Alain Clavien | Le monde (politique) selon Virgile |
Claude Hauser | Un intellectuel organique du radicalisme suisse |
Olivier Meuwly | Le Parti radical-démocratique suisse à la Belle Epoque: Heurs et malheurs du parti de Virgile Rossel |
Roland Stähli | Virgile Rossel et son lieu natal |
Jacques Rossel | Grand-papa |
Roland Stähli, Jean Rossel | Virgile Rossel dans l’intimité |
François Noirjean | Les archives de Virgile Rossel |
Roland Stähli | Chronologie |
Emma Chatelain | Bibliographie sélective |
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