N° 118 de la revue Intervalles

Dinosaures

Après des numéros consacrés respectivement au peintre Jules Blancpain, voici déjà une année, les parcs naturels de Chasseral et du Doubs, le poète Werner Renfer et une quinzième parution consacrée à la littérature, Intervalles vire de bord et change radicalement de cap cet automne avec son dernier numéro consacré aux « Dinosaures ». 

Même si cela peut surprendre de prime abord, rappelons qu’il y a belle lurette qu’Intervalles a élargi la notion de culture et de région en s’intéressant aussi bien à l’environnement social que géographique des habitants du Jura bernois et de Bienne tout en débordant régulièrement au-delà des frontières politiques. 

Quant aux dinosaures, ils font de plein droit partie du passé de notre région. Voyons plutôt : 

Un jour, au XIXe siècle, à l’extrémité de la Basse Montagne de Moutier, des ouvriers extrayaient des pierres destinées à la reconstruction de la collégiale Saint-Germain. Enchâssés entre les couches de calcaire, ils découvrirent d’étranges ossements fossilisés qui ne correspondaient à rien de ce qui leur était connu. Ils en ont mis à jour plus d’une centaine, parmi lesquels figurait en bonne place, une grande dent pointue qui manifestement avait appartenu à un redoutable carnivore. 

Une récente re-description de ces fossiles a conclu qu’ils appartenaient à quatre dinosaures sauropodes herbivores, de taille relativement modeste et à un proto-crocodile. La dent du terrible carnivore était sans doute fichée dans les chairs d’un herbivore.À seulement quelques pas de là, une plage donnait sur un bras de mer typique de cette région qui devait ressembler à certains archipels tropicaux d’aujourd’hui. Là, déambulaient d’autres dinosaures. Énormes, ces derniers ont laissé durablement les traces de leur passage, tant sur la Montagne de Moutier que de l’autre côté des gorges. De pareilles empreintes ont été trouvées en de nombreux endroits de l’Arc jurassien et l’ensemble de ces vestiges constitue le fil rouge d’un voyage qui nous conduit parfois loin d’ici, mais surtout infiniment loin dans le temps, à la recherche d’un passé chargé de mystères.

Paléontologie

La paléontologie est une science, mais il arrive parfois qu’elle se donne des airs quelque peu romancés. Comprendre comment vivaient des animaux infiniment différents de ceux d’aujourd’hui, il y a plus de 150 millions d’années, est une gageure, mais l’accumulation de petits détails qui s’ajoutent les uns aux autres permet d’en apprendre toujours plus et parfois de bousculer des certitudes antérieures. Non, les dinosaures herbivores géants n’étaient pas de gros lourdauds indolents. La structure de leurs os, leur croissance rapide et leurs empreintes indiquent qu’ils savaient marcher d’un bon pas sur la terre ferme et que leur métabolisme devait nécessiter de grandes quantités de nourriture qu’ils savaient brouter jusque sur la cime des arbres. Certains paléontologues ont présenté les dinosaures sauropodes comme les herbivores les plus efficaces de tous les temps. Rien que ça !

Cela dit, le numéro 118 d’Intervalles a encore bien d’autres cordes à son arc. Il commence son parcours de plus de 100 pages avec deux chapitres minutieusement préparés, qui expliquent l’origine de l’univers et celle de notre planète. Ecrits par Michel Quinquis, président de la société d’astronomie de Saint-Imier et environs « Les Pléïades ».

 

Des auteurs de renom

Les deux autres auteurs sont Lionel Cavin, conservateur de paléontologie et de géologie au Muséum d’histoire naturelle de la ville de Genève et Blaise Droz, journaliste et documentaliste. 

Lionel Cavin explique par le menu ce qu’est un dinosaure et ce qui différencie ce clade de tous les autres vivant et ayant vécu sur Terre, à l’exception notoire des oiseaux. Ces derniers ne seraient-ils pas tout bonnement des dinosaures ? Il emmène également le lecteur sur la piste des proto-dinosaures des Alpes valaisannes et explique pourquoi l’un d’eux s’appelle… Ticinosuchus !  

Quant à Blaise Droz, il s’efforce de répondre à mille questions que l’on se pose sur les dinosaures, le passé de la Terre et l’évolution de la vie animale. Pour cela, il s’est entretenu avec de nombreux spécialistes de la géologie comme de la paléontologie. Michel Monbaron, géologue fin connaisseur du Jura et découvreur d’un dinosaure marocain, Christian Meyer, spécialiste mondialement connu des empreintes de dinosaures et co-auteur de la re-description des dinosaures de la Montagne de Moutier. Trop nombreux pour être cités tous ici, ils ont apporté chacun dans sa matière, une foule de renseignements qui font de ce numéro d’Intervalles un ouvrage qui – disons-le avec un peu d’humour – fera date par sa manière d’éclairer le passé. Richement illustré de photos, de photomontages et de dessins, l’ouvrage est plaisant à lire et il saura à n’en pas douter plaire à un vaste public intergénérationnel.

 

Un film documentaire 

Ce numéro d’Intervalles a été conçu en parallèle avec un film documentaire des mêmes auteurs et qui aborde la même thématique. Il était prévu que ce travail de très longue haleine entamé au printemps 2017, soit présenté publiquement en même temps que la revue lors d’un vernissage public au Cinématographe de Tramelan. La crise sanitaire a bouleversé nos plans et le film documentaire, en deux volets, attendra des jours meilleurs pour être à son tour dévoilé.

Responsable du numéro
Jean-Marie Hotz

 

 

Descriptif technique
Format 170 x 250 mm
Contenu 112 pages
88 illustrations couleurs

Prix de vente
CHF 30.- + frais de port

ISSN 1015-7611
Sortie: 7 décembre 2020

Visuels

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